Il y a.
Trois petites syllabes que l’on apprend communément à reconnaître au CP… Trois mots pour offrir un descriptif simple ou au contraire, ouvrir le champ des possibles.
Ainsi ce post ne commencera pas par ‘il était une fois’ mais par un ‘il y a’, plus discret, plus sage, plus basique, plus commun.
La vie, de par sa loi implacable, est commune. Elle l’est aussi parce qu’elle est rare, et belle, et pure. Et justement, il y a parfois dans la vie des jours, pesants et beaux à la fois, qui se prolongent en de longues semaines, de pénibles mois, d’interminables périodes. Car le soleil continue bien de briller, la Terre de tourner, les enfants de rire, bien qu’il soit difficile de l’admettre. Alors pour ce qui est du bonheur des autres…
Je ne pourrais décrire avec exactitude la tornade intérieure que chacun peut ressentir à ces moments précis de vie mais ce que je sais en revanche, c’est que cela fait partie de ces combats indicibles entre soi et soi et que l’impulsion, ce qui enclenche ce mécanisme aussi appelé « force de relever la tête », nous vient souvent de l’extérieur. Un jour. Ça prend du temps. Ce temps que justement, on n’a pas. On n’a plus, pour soi.
Parce que, non contente de s’être battue pour monter sa structure, on constate que c’est toujours – et encore ?! – insuffisant. Contrainte de reprendre une activité annexe (inflation, quand tu nous tiens !), aménagée entre toutes les strates déjà épaisses de la vie qu’il était inenvisageable pour moi de mettre de côté. Triple casquette applicable, strates en demi-teinte.
Quand il faut, il faut. Certes, ce ne fut pas le premier obstacle, je pouvais y arriver. Oui, sauf que… je ne voulais plus. Inconsciemment, ma plume complice mise plus ou moins entre parenthèses, m’envoyait de lourds signaux et ma tête, en pause, s’épuisait à faire des réglages pour mon corps qui s’évertuait, lui, à faire le lien, en mode pantin – le pauvre (pleine gratitude envers toi à ce propos ^^!).
Debrief d’une énième démission assumée, flashback en avril 2023, début d’un email jamais envoyé… faute de trouver le temps par la suite, déjà prise dans les remous d’une autre vague ! Arrêt sur mes notes :
« Le printemps est signe de recommencement.
La fin d’un cycle pour moi, et le début d’un autre, c’est immuable.
J’ai donc fait le choix de vous quitter il y a quelques jours – tant pis tempête (spéciale dédicace à une super collaboratrice dont l’humour me manquera aussi), à l’aube d’une belle saison perrosienne qui s’annonce et je n’en perds pour autant ni mon sourire au fond, ni mes principes qui m’auront appris à toujours dire au revoir et merci. (LOL – à en croire le décalage qui sépare cette publication du non-envoi de cet email !)
On apprend beaucoup de chaque expérience et je dois dire que je n’avais jamais encore mis les pieds dans un hôtel entre cartons et bruits de perceuse, mais puisqu’un projet qui aboutit a au moins le mérite d’évoluer, la Maison ******* n’a rien à envier de ses voisins car on s’y sent bien.
Je souhaitais donc en profiter pour saluer celles et ceux que je n’aurais pas eu l’occasion de croiser avant mon départ et remercier toutes les équipes de ces sourires sincères et vision du travail partagés.
Sans oublier bien sûr de souligner l’accueil particulièrement chaleureux de mes collègues de bureau, la recette absolument fondante tout chocolat d’Alexandra et les essais physiques ou machines qui resteront un souvenir de pause divin ! »
Mais alors, pourquoi avoir quitté cet emploi, plutôt que d’en faire un side-side work ? Ambiance au top, gros moyens, belle structure, super spot, alors que demander de plus ? Ben tout, justement ! Une raison qui vous brûle, une envie de vous lever le matin, un rayon de soleil de plus, et tous les meilleurs collab’ n’y pourront rien : ce n’était pas ma place.
Bientôt la quarantaine (#vivetoisister), plus le temps d’en perdre !! Et au fait les copains : trop de téléphone tue le téléphone, je vous souhaite un jour de décrocher hein, songez-y tout de même !!
Tant pis, tempête… Ha ha, j’l’avais oublié celle-là, j’adore ;)! L’orage bref mais intense passé, d’autres arrivent. Ainsi vint l’été gorgé de runs en salle et de services petits-déjeuners, ailleurs, où j’ai pu renouer avec mon super vélo collector #madebyele, à défaut de renouer avec l’humanité (car pour ce qui du management d’établissement, #MèreMaquerelle en action en a dégoûté plus d’un !)…
J’en suis ressortie lessivée ! Mais la machine était lancée, fallait avancer, changer encore de programme. Rincée par des mois robotisés, et des pauses célébration devenues trop courtes en dépit des efforts déployés.
Car bien sûr, mes écrits cérémonie continuaient à satisfaire ma plume, fatiguée elle aussi néanmoins de travailler tardivement car mes chers #supertémoins ne tenant compte de mes impératifs d’officiante, me rendaient au choix leurs #superdiscours ou #superexigences la veille…
J’ai été fair-play, indulgente et à l’écoute jusqu’au bout du bout, puisque je travaillais pour mes chers #supermariés (qui l’ont tous vraiment été, sans conteste). Avec beaucoup de recul (et désormais pas mal d’expérience tout de même #selancerdesfleursfaitpartieduprocessusdeguerison !), je sais que les intervenants qui ont à lire un discours le D-Day ne pensaient pas à mal. Ils avaient beaucoup à faire et surtout, un #supertrac qui pointait.
De toute façon, bien que ce ne soit pas un scoop, je ne suis pas rancunière ! Ainsi, aussitôt lancée, c’était déjà oublié. Mais tout de même, la sensation de lassitude s’était emparée de moi et jusqu’aux allers-retours en voiture périlleux du fait de mes nuits blanches et journées noires, j’étais épuisée. OMG les poches sur les photos – patience, vous les verrez aussi, ça fait partie des dossiers !
Et je m’en voulais de ressentir cela car il y a dans le mariage cette notion d’injonction au bonheur, que tant n’osent dénoncer dans leurs discours. Ce n’est pas uniquement valable pour les mariés. En dépit de tout et par extension, ça l’est aussi pour les invités, et les professionnels du mariage qui gravitent là.
L’officiante que je suis peut donc en témoigner, ce « HAPPY END » sublime et nian-nian à la fois, parfois, me dépasse mais je le soutiens de toutes mes forces, envers et contre tout. Chacun ses contradictions. Mais comment avouer au monde que vous allez profondément mal, alors que c’est uniquement un jour pour se dire ‘oui’ ?
Remarquez, je n’ai pas feint. Car tous les engagements auxquels je me suis rendue étaient de purs moments de bonheur à vivre et à savourer. Tous mes échanges avec les mariés, avec les familles, étaient sincères. J’évitais simplement et soigneusement les questions personnelles car je n’aurais pas su mentir à ce sujet.
Malgré tous mes efforts, ces cloisons fragiles et éphémères n’allaient pas tarder à céder. Je le sentais. C’est pourquoi, oui, petit à petit, j’ai pris mes distances, un temps. Le temps de ‘me refaire une santé’. Il me fallait quelque chose qui occupe mon esprit positivement, une carte contre l’ennui et les torticolis !
J’ai pris mes diplômes sous le bras, ma bonne volonté non entachée, mes rêves d’enfant toujours présents, mes blessures d’élève soit dit en passant, et mes craies – ah non, plutôt, mes beaux feutres, mon stylo rouge, vert, jaune – ha ha – et j’ai tout naturellement dit bonjour à Marianne.
Cette fois pour exercer du côté obscur de la force ! Bonjour, bienvenue, sortez vos cahiers (= rangez vos satanés portables !), écrivez… et n’oubliez pas d’aérer en sortant (Dieu que les hormones d’ados donnent le mal de crâne dans une pièce – sans vouloir les vexer, on est tous passés par là hi hi !)… Nouveau chapitre donc, ils l’ignorent mais mes nombreux élèves m’ont redonné la foi ! Tous, à leur manière, grâce à leur regard sur le monde, leurs questionnements, leurs propres contradictions, leurs remarques…
Qui l’eût cru, l’enseignante à qui l’on enseigne une page de vie ♡, merci !
En vrai, j’ai adoré ces remplacements et cette expérience. Loin de me convaincre cependant que le XXIe siècle = inclusion, du chemin a été fait depuis ces années où je bûchais comme eux de l’autre côté du pupitre, en bonne HPI studieuse qui s’ignorait.
Ce fut donc, après maintes étapes pour remettre les mots dehors, une étape décisive. Grâce à elles, mes chères classes, grâce bien évidemment aussi à mon mari, mon cocon, ma famille, mes ami.e.s proches qui m’ont écoutée et un peu sortie – ha ha -, vint le bon timing pour accepter la séparation avec une autre famille : celle de la coopérative dans laquelle j’étais associée.
Clap de fin pour STL * HAPPY END ? Non, mais le deuil a été long ! Ma modeste auto-entreprise ouverte à l’issue ne pouvait gommer d’un trait la tristesse profonde qui, en cet hiver dernier, m’avait anéantie.
Il est difficile de quitter sa famille. Même d’adoption. Une famille en qui l’on croit et qui porte de belles valeurs, celles en lesquelles on croit, pour l’avenir. Une famille qui nous a accueillie et portée, avec tant de petites ou grandes idées mais dont je devais me séparer.
Ainsi fait, ma réflexion avançant, je reviens donc, intacte, avec de nouveaux projets, le cartable plein de belles photos à vous montrer, mille récits en stock à vous raconter, de merveilleux horizons à vous faire découvrir et surtout, surtout, avec le sourire retrouvé !
Keep cool & smiling, with love (#lasuiteauprochainchapitre) !
STL… HAPPY BEGINNING !!
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